Accueil> Un geste pour la mer>Rencontre avec l’artiste plasticienne Sophie Hélène, fondatrice de l’association SOS Laisse de Mer Rencontre avec l’artiste plasticienne Sophie Hélène, fondatrice de l’association SOS Laisse de Mer Retour vers « les actualités » Article publié le 10/04/2020 Sophie, quelle est la mission de votre association ? J’ai créé SOS Laisse de Mer en 2018 pour sensibiliser les publics aux urgences environnementales. Une exposition itinérante a été développée à travers une double approche, scientifique et artistique. L’objectif est de tirer la sonnette d’alarme, de faire comprendre les enjeux de la pollution marine, son impact sur la biodiversité et aider les visiteurs à devenir des éco-citoyens. L’exposition est organisée en mode recto / verso : au recto, on découvre les éléments de la laisse de mer, naturels et indésirables. On aborde les notions d’écosystèmes, de bassin versant, de cycle de l’eau, … Au verso, mes compositions artistiques permettent de sensibiliser le visiteur à la problématique des déchets produits massivement par notre société de consommation. Au delà de l’exposition, l’association propose des conférences, des sorties sur le terrain, des ramassages de déchets puis des ateliers pédagogiques, scientifiques et artistiques. SOS Laisse de Mer travaille en collaboration avec le Parc Marin et s’investit également auprès des AME (Aires Marines Éducatives) de la région. Comment la laisse de mer est devenue votre source d’inspiration artistique ? Je vis et je travaille en Baie de Somme, j’éprouve le désir impératif d’être en pleine nature. J’aime marcher sur la plage le long de la laisse de mer, j’y ai découvert un monde que je ne soupçonnais pas. La couleur des déchets régurgités par la mer dans la minéralité des galets de la plage exerce sur moi une vraie fascination : je collecte des déchets anthropiques que l’empreinte des phénomènes climatiques a enrichis de variations chromatiques infinies. Les collectes toujours plus riches sont la matière de mes travaux. Ces rebus de l’Anthropocène sont à la fois effrayants et envoûtants. Je les détourne pour atteindre la sensibilité des visiteurs et bousculer les consciences. Dollemard est une ancienne décharge de la ville du Havre tristement connue car elle déverse dans la Manche un flux d'immondices à chaque grosse marée ou coup de vent. Les courants marins entraînent les déchets le long de la côte, certains terminent leur voyage sur les plages de la baie de Somme. les associations locales demandent l’excavation totale du site de Dollemard. 400000 tonnes de déchets y ont été déversées au cours des 60 dernières années. Vous en avez fait une source d’inspiration pour une série d’oeuvres colorées. Selon vous, l’art est-il un bon vecteur de sensibilisation ? Face aux oeuvres d’art, j’observe que les visiteurs sont d’abord dans l’émotion, l’émotion de la matière, de la couleur. Dans un premier temps, ils ne reconnaissent pas forcément les objets que je mets en scène puis lorsqu’ils comprennent qu’il s’agit de nos déchets quotidiens, ils s’interrogent sur la nature du déchet et son impact sur l’environnement. Partager cet article: Partager sur FacebookPartager sur TwitterEnvoyer à un amiCopy to clipboard Poursuivez votre lecture Projet Sentinelle : 1,2 tonne de déchets ramassés en apnée dans le Parc des Calanques 21.11.2024 Lire la suite Les larmes de sirènes : un enjeu écologique majeur 14.11.2024 Lire la suite Heol expedition, au service de la science 08.10.2024 Lire la suite Voir toutes les actualités