Accueil> Un geste pour la mer>Partir à la découverte de la lagune avec l’association C’est Ma Nature Partir à la découverte de la lagune avec l’association C’est Ma Nature Retour vers « les actualités » Article publié le 05/05/2020 Nous avons profité du confinement pour interviewer - par téléphone - Delphine Heinrich-Bruyère de l’association C’est Ma Nature et découvrir grâce à elle un écosystème riche mais mal connu : la lagune du Narbonnais. Votre association organise régulièrement des nettoyages de plages mais aussi des sorties nature pour permettre au public de mieux comprendre les spécificités des lagunes. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cet écosystème littoral est si particulier ? Une lagune est un étang littoral peu profond qui communique avec la mer par un chenal appelé Grau et séparé de la mer par une étendue sableuse appelée Lido. Son eau est saumâtre, douce et salée à la fois selon les apports. L’eau douce est apportée par les rivières, l’eau de pluie, l’eau du sous-sol issue des nappes phréatiques et l’eau salée par la mer et par capillarité à travers des terrains sableux du littoral. La lagune est caractérisée par une extrême instabilité des conditions physico-chimiques : la salinité, la température aquatique, le niveau de l’eau… ce dernier varie en fonction des précipitations, de l’évaporation mais surtout des échanges avec la mer sous l’influence du régime des vents. Vous dites que la lagune c’est plein de vie ! Quelles espèces dépendent de ces zones humides ? La lagune est un milieu d’une intense activité biologique ! Toutes les conditions sont réunies pour en faire un vrai « bouillon de culture », 100 fois plus productif que la mer toute proche. Toutefois, les lagunes sont beaucoup moins diversifiées en nombre d’espèces que la mer. Ainsi l’effet de compétition est amoindri, ce qui concourt à la prolifération de ces espèces. Pour faire de la vie, il faut : de la lumière, une température clémente, de l’oxygène, des éléments nutritifs ; c’est donc au printemps, lorsque ces conditions sont à leur optimum, que la vie explose ! Herbiers de plantes à fleurs, algues, mollusques, crustacés, cnidaires, échinodermes, vers annélides, poissons, oiseaux,…et bien sûr chacun à sa place dans cet écosystème. Et les activités humaines ? La pêche y est fréquente. L’anguille est l‘espèce la plus pêchée ; arrive ensuite le loup, la daurade, le mulet, la sole,… La conchyliculture - culture des moules et des huîtres - est importante dans l’étang de Salses-Leucate, cette activité y représente 80 emplois avec une production de 1000 t/an d’huîtres et 120 t/an de moules. L’exploitation du sel dans l’Aude a commencé dès l’Antiquité à Bages et Peyriac-de-mer. Au 19ème siècle, 10 salins étaient en activité sur les étangs. Les derniers sites, Gruissan, La Palme et Ste Lucie ont cessé leur activité en 2004. Gruissan reste un site en activité limité grâce notamment à un accueil touristique. Les lagunes permettent aussi de nombreux loisirs, la chasse y est pratiquée ainsi que la randonnée et certains sports de glisse comme la planche à voile et le kite surf. Les lagunes souffrent-elles de la pollution humaine et du réchauffement climatique ? La lagune est un milieu fragile qui est très pollué par l’homme. Elle reçoit les eaux de ruissellement qui entraînent, par lessivage des sols, des engrais, des pesticides, des métaux lourds,…constituant les micropolluants. Se rajoute les eaux des stations d’épuration qui, malgré tout, contiennent encore des micro-organismes, dont certains sont pathogènes, et beaucoup de matières nutritives. Face au changement climatique, on ignore comment les lagunes vont réagir: vont-elles se combler ? Disparaître ? Rester stables ? Il est difficile de se prononcer sur leur sort. Heureusement, les lagunes sont aujourd’hui très contrôlées et gérées par l’homme. Le Parc Naturel de la Narbonnaise en Méditerranée (PNR NM) assure la surveillance des pollutions, le contrôle des entrées d’eau douce, d’eau de mer, comptage des espèces, le suivi des espèces envahissantes, les aménagements,… Les étangs du Narbonnais sont classés au niveau européen NATURA 2000. Ils sont également site RAMSAR. La France a ratifié ce traité en 1986, elle s’est alors engagée sur la scène internationale à préserver les zones humides de son territoire. Partager cet article: Partager sur FacebookPartager sur TwitterEnvoyer à un amiCopy to clipboard Poursuivez votre lecture Projet Sentinelle : 1,2 tonne de déchets ramassés en apnée dans le Parc des Calanques 21.11.2024 Lire la suite Les larmes de sirènes : un enjeu écologique majeur 14.11.2024 Lire la suite Heol expedition, au service de la science 08.10.2024 Lire la suite Voir toutes les actualités