L’association de droit fidjien « Initiative pour le transport maritime durable » (« Sustainable Sea Transport Initiative » – SSTI) est une association à but non lucratif enregistrée légalement auprès du gouvernement fidjien. Elle vise à développer et à promouvoir l’utilisation de navires à émissions de carbone faibles ou nulles pour le transport de marchandises et de passagers, d’une manière socialement et écologiquement responsable, à destination, en provenance et entre les communautés côtières éloignées des îles Fidji. L’association se concentre en particulier sur le déploiement de voiliers à moteurs électriques auxiliaires, avec des conceptions de navires qui utilisent des matériaux modernes et appliquent des méthodes de construction navale innovantes, tout en s’inspirant des concepts de navigation traditionnels océaniens.

L’objectif de l’association est de développer un nouveau secteur du transport maritime durable aux Fidji et plus largement dans les États et Territoires du Pacifique, car le modèle pourra être reproduit dans d’autres pays et évoluer vers des types des navires desservant des lignes internationales. Le nouveau secteur sera pleinement intégré à l’infrastructure existante ; il ne vise pas à concurrencer, mais à élargir l’offre actuelle de transport maritime inter-îles, ajoutant une option écologique et abordable au secteur du transport maritime existant, principalement basé sur l’utilisation de grands ferries à moteur diesel, complétés sur des routes secondaires par des petits canots propulsés par des moteurs à deux temps; ces deux options ayant un impact élevé sur l’environnement, car elles dépendent fortement des combustibles fossiles et d’infrastructures portuaires.

SSTI a développé un projet pilote, et un premier prototype de voilier est en cours de construction. Il sera testé sur une route entre l’une des grandes iles de l’archipel fidjien et une petite île de l’un des archipels éloignés. Différentes options de tracé sont actuellement à l’étude, qui incluent entre autres considérations : le niveau d’appropriation par les communautés locales, qui requiert une participation renforcée des femmes dans le processus de prise de décision ; le type de cargaison qui doit assurer un développement territorial durable ; le marché du transport maritime existant ; les facteurs techniques de navigation, etc. Le navire qui sera testé, bien que de taille conséquente (24 mètres de long et transportant 10 tonnes de cargaison) est relativement peu coûteux à construire, à entretenir et à exploiter ; il est également polyvalent car il ne nécessitera pas de quai ou port pour décharger, mais pourra s’échouer presque n’importe où; il pourra également naviguer au-dessus des récifs et sera au moins aussi rapide que les petits ferries dans la plupart des conditions de vent des Iles Fidji. Les données recueillies lors de la mise en œuvre du projet pilote seront utilisées pour étendre et répliquer le projet durant les phases ultérieures.

Le projet pilote inclut par ailleurs la mise en place d’un système logistique de transport de fret novateur basé sur un nouveau type de container modulaires en plastique recyclé, qui seront fabriqués et diffusés localement.
Le groupe fondateur de l’association est composé d’un ensemble diversifié et hautement qualifié d’individus: un leader du monde de la voile traditionnelle fidjienne, disposant d’une forte implantation dans l’industrie du tourisme durable; un chef d’entreprise du secteur de l’énergie verte et durable dans le Pacifique; un athlète de haut niveau ayant une grande expérience du secteur maritime aux Fidji et dans le Pacifique; un universitaire de renommée mondiale dans le domaine du changement climatique et des océans; un constructeur naval innovant ayant accès à des ressources universitaires et de R&D, et un expert en question institutionnelle et de coopération internationale actif au sein du secteur du développement dans le Pacifique.
Le groupe dispose d’un solide réseau et de partenariats existants aux Fidji et avec les organisations nationales et régionales, en particulier avec les « Pacific Voyaging Societies » (en particulier le Uto ni Yalo Trust basé aux Fidji), le monde universitaire et notamment l’Université du Pacifique Sud, les agences des Nations Unies dans le Pacifique, le Comité national olympique d’Océanie, le secteur privé; et interagit déjà activement avec d’autres organisations travaillant sur le transport maritime durable aux Fidji et dans la région, comme la Commission du Pacifique Sud (CPS), l’agence allemande de développement (GIZ) ou la Banque Mondiale.