Replanter la posidonie en Méditerranée, une mission 2024 plus que réussie ! 

La mission REPIC 2024 (REstaurer la Posidonie Impactée par les anCres) s’est achevée fin septembre, et les premiers résultats viennent d’en révéler le succès. Cette sixième année de programme, menée dans les fonds marins de la Côte d’Azur, a permis de restaurer 1 800 m2 de posidonie dans la baie de Beaulieu, établissant ainsi un nouveau record grâce aux améliorations apportées année après année.

Restaurer les herbiers de posidonie : un programme ambitieux soutenu depuis 3 ans par la Fondation de la Mer

Malgré l’importance vitale des herbiers de posidonie (Posidonia oceanica), prairies sous-marines endémiques de Méditerranée, leur superficie a diminué de 10 % en 100 ans, un déclin préoccupant.

Le mouillage des bateaux joue un rôle prépondérant dans cette régression :

• Dommages physiques importants : l’ancre arrache les herbiers.
• Difficulté de repousse : arrachée par blocs entiers, avec ses racines, la repousse de la posidonie devient presque impossible, entraînant des dommages irréversibles.

La justice semble enfin prendre en considération les dommages subis par les herbiers de posidonie et a parlé récemment de "préjudice écologique". Entre 2021 et 2023, deux capitaines de yacht avaient ancré leurs navires dans des zones abritant des herbiers de posidonie, et interdites au mouillage. Le 22 novembre 2024, le tribunal maritime de Marseille a condamné ces deux hommes à verser des indemnités « en compensation de la perte de valeur écosystémique », a expliqué la Préfecture maritime dans un communiqué.

Pour répondre à cette problématique récurrente, Andromède Océanologie et l’association L’Oeil d’Andromède ont lancé en 2019 le programme REPIC, soutenu par la Fondation de la Mer et l’Agence de l’Eau. Il vise à replanter des fragments de posidonie le long de la Côte d'Azur sur trois sites désormais interdits au mouillage (Beaulieu-sur-Mer, Golfe-Juan et Villefranche-sur-Mer, entre 1,5 et 30 m de profondeur), afin d'engager une dynamique de restauration. L’idée ingénieuse est d’utiliser des fragments flottants arrachés par les ancres durant la saison estivale ou bien lors des tempêtes, minimisant ainsi l'impact sur les populations d’herbiers existantes.

De premiers résultats prometteurs

Pour cette sixième année de programme, l’implication de l’équipe et les améliorations apportées au protocole ont conduit à des résultats sans précédent. Le suivi scientifique des zones préalablement restaurées a permis d’optimiser les méthodes choisies, s’appuyant sur celles qui avaient montré leur efficacité sur le terrain et maximisé la survie des fragments de posidonie.

Après 69 jours de repiquage et 145 heures de plongée, l’équipe de REPIC a atteint son objectif 2024 de restaurer 1 800 m2 de Posidonie dans la baie de Beaulieu, en repiquant un total de 132 893 faisceaux. En cumulant les efforts depuis 2019, le programme a ainsi permis la restauration de plus de 3 800 m2 d’herbier.

Au-delà de la restauration : protection et prévention des risques

“C'est un vrai travail de fourmi”, commente Jo-Ann Schies, chef de projet. "Cela reste un coup de pouce, c'est pour ça que l'idée est de protéger plutôt que de restaurer.”

Parallèlement à cette mission colossale, l’équipe mène des actions visant à prévenir la destruction des herbiers : 

• Sensibilisation auprès du grand public et des autorités locales
• Collaborations avec les autorités maritimes pour faire respecter la réglementation sur les zones de mouillage non autorisées
• Collecte de données scientifiques pour faire évoluer la réglementation sur la protection des herbiers

Ces initiatives sont essentielles pour prévenir les risques plutôt que de restaurer.

Pour en savoir plus sur le programme, une vidéo récapitulative des actions menées depuis 2019 est disponible.