Article publié le 12/09/2024

La Scottish Association for Marine Science (SAMS) a fait une découverte fortuite, lors de prélèvements réalisés à 4 000 mètres de profondeur dans la zone de Clarion Clipperton, où l’exploitation minière sous-marine pourrait débuter prochainement. Cette découverte à été publié dans un article de Nature le 22 juillet 2024

Andrew Sweetman, responsable du groupe de recherche à la SAMS a expliqué que cette découverte avait été faite par hasard, alors qu’ils essayaient de mesurer la consommation d’oxygène du plancher océanique. “En toute logique, l’eau de mer ainsi emprisonnée aurait dû voir sa concentration en oxygène diminuer, à mesure que ce dernier était consommé par les organismes vivants à ces profondeurs. C’est pourtant l’inverse qui a été observé :  le taux d’oxygène augmentait dans l’eau au-dessus des sédiments, dans le noir complet et donc sans photosynthèse.” (Le marin, 22 juillet 2024)

“Cette découverte montre qu’on est loin de savoir ce qui se passe dans les abysses … Il ne faut pas jouer aux apprentis sorciers !” insiste Sabine Roux de Bézieux, présidente de la Fondation de la Mer dans Les Echos.

Environ la moitié de l'oxygène que nous respirons provient de l'océan. Mais avant cette découverte fondamentale, on pensait que ce gaz était le produit de la photosynthèse des plantes marines, qui nécessite la lumière du soleil. Rien auparavant ne montrait que l’oxygène pouvait être généré par un mécanisme autre. Or il s’avère que des nodules polymétalliques du fond de l’Océan génèrent eux-même de l’oxygène. 

algues
Le directeur de SAMS, Nicholas Owens à déclaré que c’était « l’une des découvertes les plus passionnantes en science océanique de ces dernières années. La découverte de la production d’oxygène par un processus non photosynthétique nous oblige à repenser comment l’évolution de la vie complexe sur la planète a pu commencer. La vision conventionnelle est que l’oxygène a été produit pour la première fois il y a environ trois milliards d’années par des microbes anciens appelés cyanobactéries, suivie d’un développement progressif de la vie complexe par la suite. La possibilité qu’il y ait eu une source alternative nous oblige à repenser radicalement. »

Plusieurs sociétés envisagent actuellement l’exploitation minière des fonds marins, les nodules polymétalliques qui s’y trouvent contenant du nickel, cobalt ou encore cuivre, nécessaires à la fabrication des batteries. La société canadienne The Metals Company, a confirmé fin août 2024 le lancement d'ici 2026 d'un méga projet d'extraction dans les fonds marins du Pacifique, là où personne n'avait encore osé plonger pour y récolter des métaux. « Si tout se passe comme prévu, nous parlons toujours de 2026 », a indiqué à l'AFP Gerard Barron, directeur général de la société canadienne, en marge du sommet du Forum des îles du Pacifique, aux Tonga. (Les Echos, 3 septembre 2024)

Cette nouvelle découverte appelle, plus que jamais, à interdire l’exploitation minière des fonds marins. La priorité absolue est donc de connaître la vie au fond de l’Océan et son fonctionnement. La National Oceanographic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis a averti que l'exploitation minière des grands fonds marins pourrait « entraîner la destruction de la vie et de l'habitat des fonds marins ».

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