Article publié le 12/06/2024

En 2024, la Fondation de la Mer, le musée de la Marine et la Fondation d’entreprise Glénat, présentent un nouveau concours : le concours d’illustrations des jeunes talents pour la protection des océans.

Ouvert à tous les jeunes de 18 à 26 ans, le concours mêle arts et engagement pour l’Océan. Le thème de cette année, « Quel océan pour 2030 ? », a permis de récompenser trois lauréates, dont les œuvres ont été exposées au musée de la Marine du 5 au 10 juin 2024.

L'ambition du concours

Le concours se veut original, apportant une vision jeune et créative pour mobiliser le public et engager l’action en faveur de l’Océan. Chaque œuvre répond, de manière unique et frappante, à la question thématique du concours, interrogation sur l’avenir des espaces maritimes de notre planète. Les messages transmis ont pour but de fédérer le grand public derrière l’objectif de protection des espaces maritimes, et seront d’ailleurs utilisés par la Fondation de la Mer pour mobiliser. 

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Engagées dans l’art et pour l’environnement, les trois lauréates de cette première édition ont chacune reçu un prix, et ont pu assister au vernissage de l’exposition de leurs œuvres. La Fondation de la Mer a eu le plaisir de les rencontrer et de les interviewer lors de cet évènement. Parmi les membres du jury : Nicolas Vial, artiste et peintre officiel de la Marine, François Ravard, artiste et Fabrice Amedeo, navigateur qui a laissé un message aux lauréates.

LE premieR prix a éte décerné à Axelle de Dietrich, pour son Œuvre Le château de sable

Axelle de D

Axelle de Dietrich, étudiante en 2e année à l'école des arts appliqués Pivaut en section illustration, a choisi de représenter l’impact des activités de l’Homme sur les générations futures et le manque d’action face aux conséquences néfastes de nos propres actes.

A travers une activité pure et anodine qu’est la construction d’un château de sable, Axelle de Dietrich crée un parallélisme entre un enfant qui joue de manière innocente, et notre incapacité à ouvrir les yeux face à la situation actuelle. « Construire un château de sable, associé habituellement à une spontanéité innocente et enfantine, est devenu désormais un jeu dangereux. L'innocence de l'enfant représente notre insouciance face à la dégradation de notre environnement causée par l’être humain. »

Elle insiste sur le contraste entre la simplicité de l’enfant et la montagne de déchets qui se dresse devant lui, accumulation des activités humaines de plusieurs natures (tourisme non responsable, pollution plastique et chimique…).

L’horizon est brumeux, incertain, l’Océan est agité, deux adjectifs qui qualifient le futur de 2030 que souhaite représenter Axelle de Dietrich. « Pourquoi ne pas désamorcer ce problème et se préoccuper dès maintenant de l’océan que nous transmettrons aux générations futures ? »

LE deuxième prix a éte décerné à Jeanne Bayle, pour son Œuvre Cimetière marin

Jeanne BayleMédiatrice culturelle après une formation en histoire de l'art et en médiation culturelle à l'École du Louvre, Jeanne Bayle a utilisé plusieurs techniques artistiques pour créer une œuvre sur la thématique du blanchiment des coraux. « J’ai voulu montrer la beauté et la nécessaire protection de la biodiversité marine qui me fascine et m'inspire. La problématique du blanchissement des coraux - dont le quatrième grand épisode mondial a été confirmé en avril 2024 - est alors transposée dans une vision apaisée des relations entre les humains et la nature, que je développe à travers mes dessins. »

A mi-chemin entre une démarche poétique et une réflexion visuelle sur l’avenir de la biodiversité marine, Jeanne Bayle a dépeint avec innocence l’appel à l’aide des récifs coralliens et l’urgente nécessité de se saisir de ce problème. « En transportant ces coraux blancs dans un monde imaginé où il suffirait de les couvrir de fleurs pour les faire revivre, l’illustration aborde avec poésie la dégradation des récifs coralliens ».

Jeanne Bayle aborde la thématique avec une vision positive et onirique, pour faire appel aux sentiments des spectateurs. « Je crois que pour changer nos habitudes et s’engager dans la protection de l’environnement, il est nécessaire de se laisser émerveiller par la vie extraordinaire qui s’y développe. Plus on connaît le monde marin et son incroyable diversité, plus il nous touche, et plus nous voulons nous mobiliser pour le préserver. ». Reste le titre de l’œuvre qui, lui, amène le spectateur à la réalité, et souligne l’ambivalence entre beauté et destruction.

LE premieR prix a éte décerné à Clémentine Voyer, pour son Œuvre L'Océan plastique

Clementine voyer

Étudiante en école spécialisée dans le design, l’animation 3D-VFX et le jeu vidéo, Clémentine Voyer a proposé une œuvre numérique abordant le sujet de la pollution plastique.

Clémentine Voyer, au travers d’un visuel impactant, cherche à faire comprendre en le temps d’un instant les conséquences que peuvent avoir nos agissements du quotidien sur l’environnement marin. Elle illustre cette réalité par l’utilisation du plastique, un matériau si banalisé au sein de nos vies, et pourtant si destructeur. « En représentant la faune et la flore marine emprisonnées dans une bouteille en plastique, l’illustration met en lumière les conséquences néfastes de notre surconsommation de plastique et de notre mauvaise gestion des déchets. »

L’œuvre incite le spectateur à s’interroger sur ses propres comportements, faire prendre conscience de l’impact du plastique et de la nécessité d’adopter des pratiques durables. « En touchant le grand public à un niveau émotionnel, ce projet vise à inspirer un changement d’attitude et de comportement à l’échelle individuelle et collective, ce qui est essentiel pour atténuer l’impact de la pollution plastique sur les océans et les écosystèmes marins. ». 

Ce qui est certain, c’est que l’idée du concours a été appréciée : « Pourquoi pas participer l’année prochaine, la finalité avec l'art plastique leur a vraiment plu. ». 

Quel océan pour 2030
Les trois lauréates recevant leurs prix au Musée national de la Marine le 6 juin 2024